Résidences seniors

Les résidences autonomie : pour qui ?

À l’heure de la « silver économie », le vieillissement de la population n’est plus un tabou et des lieux de vie spécialisés voient le jour un peu partout en France. Quand arrive le moment où le maintien à domicile n’est plus possible, la maison de retraite n’est plus la seule option. Connaître les différents lieux d’accueil à destination des personnes âgées est primordial et les résidences autonomie semblent être une réponse à certaines attentes des retraités. Mais qu’en est-il vraiment ? À qui s’adresse ce type d’établissement ?

Qu’est-ce qu’une résidence autonomie ?

 

Les résidences autonomie (anciennement foyers logements) sont des établissements destinés aux seniors autonomes, désireux d’habiter dans un cadre sécurisé et surveillé, tout en demeurant indépendants au quotidien. Des logements individuels et privatifs sont proposés, associés à des espaces de vie communs et un panel de services collectifs.
Le plus souvent, ces résidences sont construites près des centres-villes, pour offrir une proximité avec les commerces et services et les transports.

 

À noter :
Il ne faut pas confondre les résidences autonomie et les résidences services. Même si le public est similaire, le fonctionnement et le statut sont différents. Les résidences autonomie sont majoritairement gérées par des structures publiques ou à but non lucratif. Le coût du logement y est donc plus modéré.
Les résidences services de leur côté proposent des services à dimension hôtelière et des équipements plus modernes.

Qui sont les résidents de ces établissements ?

 

Une solution alternative entre le maintien à domicile et l’accueil en maison de retraite


Il est important de bien cerner quels sont les besoins des seniors et de différencier les degrés d’autonomie. Même s’il est indéniable que la vie ne s’arrête pas à 60 ans, force est de constater que nous n’avons plus les mêmes rythmes, les mêmes envies, mais aussi les mêmes besoins.

C’est en cela que les résidences autonomies apportent des réponses aux seniors qui jugent que leur logement actuel est trop grand pour eux ou souhaitent anticiper une future perte d’autonomie. C’est aussi un moyen de rompre avec l’isolement. La vie professionnelle n’étant plus, les personnes âgées s’isolent de plus en plus sans que personne ne s’en rende vraiment compte. La perte de repère et le sentiment d’inutilité sont anxiogènes et perturbent ce nouveau plan de vie. Ce n’est plus le cas lorsque les personnes âgées intègrent une résidence autonomie. Tout en gardant leur intimité, elles profitent des services comme la restauration ou les activités collectives créant ainsi du lien. Une nouvelle vie sociale se construit avec des préoccupations de vie bien souvent similaires entre personnes âgées.

Les résidences autonomie permettent aussi une vie indépendante dans un cadre sécurisé. Les appartements sont aménagés de façon à prévenir le risque de chute.

 

Des établissements non-médicalisés


Ces établissements sont dédiés à des seniors autonomes ou semi-autonomes dont l’état de santé ne nécessite pas de traitement lourd ni de compétences médicales particulières. Néanmoins, une surveillance de tous les jours est indispensable et rassurante, car une chute est si vite arrivée ! La prise en charge rapide de la personne âgée permet de recevoir les premiers soins en attendant les secours le cas échéant.

 

Un accueil soumis à des conditions de ressources


Réservées aux petites retraites, les résidences autonomies regroupent celles et ceux qui perçoivent les aides sociales avec la prise en charge de l’hébergement bien souvent dans son intégralité. À partir de 60 ans, tous les seniors peuvent faire la demande pour un foyer logement dans l’un des nombreux établissements français. Dans le cas d’une demande faite par un couple, les conditions d’admission sont à respecter individuellement.

Comment fonctionnent les résidences autonomies ?

 

Une gestion publique


Ces établissements sont publics. Cela veut dire qu’ils sont gérés soit par des associations à but non lucratif soit par des structures publiques. Les résidences autonomies sont financées par le conseil départemental dans sa grande majorité ainsi que des aides perçues par les résidents. Elles ont une véritable vocation sociale.

 

Des appartements indépendants


Ces logements proposés sont généralement de petits appartements soit déjà meublés soit aménagés par les propres meubles du résident. Une totale intimité est donc préservée. La personne âgée peut conserver ses repères en apportant ses objets personnels remplis de souvenirs. Les résidences autonomie sont très souvent implantées à proximité des commerces pour faire perdurer l’autonomie des seniors en termes de consommation. Les personnes âgées autonomes à la recherche d’un cadre de vie convivial, confortable et surtout sécurisé, se tournent de plus en plus vers ce type d’hébergement. Ils bénéficient ainsi de services collectifs œuvrant contre l’isolement des aînés.

 

Des locations à loyer modéré


La mise en place des résidences autonomie répond aussi à une problématique de justice sociale. Intégrer une maison pour personnes âgées a un coût qui n’est pas toujours à portée de tous, principalement à l’heure de la retraite, là où les revenus s’amoindrissent. Ces établissements sont éligibles aux différents dispositifs des aides au logement. Ils entrent dans la logique visant à intégrer les personnes âgées à faibles revenus dans l’économie du pays grâce à la création de nouveaux emplois leur étant dédiés. Donner aux seniors les moyens d’être acteurs de cette nouvelle partie de leur existence est valorisant et leur redonne l’envie pour de nouvelles perspectives de vie.

Que dit la loi du 28 décembre 2015 ?

 

Le législateur a entériné la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement (la loi ASV) le 28 décembre 2015 pour une entrée en vigueur le 1er janvier 2016. Aujourd’hui, en France, les conditions de vie des personnes âgées sont donc encadrées par une loi, dans laquelle on parle perte d’autonomie, de dépendance et de vieillesse en dehors du cadre hospitalier.

La loi ASV a permis de définir un cadre et des prestations minimales auxquelles les personnes âgées vivant dans les résidences autonomie ont maintenant pleinement droit. Elle a pour vocation de mobiliser des moyens publics pour rendre aux personnes âgées le pouvoir de vivre dans la dignité cette nouvelle étape du parcours de vie. La loi a fait émerger trois axes de réflexion :

 

  • la prévention de la perte d’autonomie ;
  • l’accompagnement des seniors dépendants ;
  • l’adaptation de la société au phénomène de vieillissement de la population dans sa globalité (hébergement, santé, prise en charge).
 

La société se devait de s’adapter et d’assister au mieux les personnes âgées en renforçant les aides existantes et en agissant sur la prévention en amont. Cela passe par une revalorisation des aides et une réforme en profondeur des financements destinés au maintien à domicile ou à l’hébergement en résidences autonomie. Les plafonds de ressources ont été réévalués pour permettre aux personnes âgées de bénéficier d’une prise en charge totale de services fondamentaux.

 

Les aidants familiaux ont également bénéficié de cette loi. Leur situation personnelle est maintenant prise en compte par les services du conseil départemental, décisionnaires au niveau local. Lors de l’évaluation des besoins du senior pour constituer son dossier, ceux de ses proches sont aussi mentionnés et appréciés. Cette étude des ressources de la famille pourra déclencher le versement d’aides. L’équipe médico-sociale a également un rôle important tant sur la définition des besoins de la personne âgée que sur les compétences des aidants à subvenir à ces besoins. Bien souvent en première ligne, la famille aidante est enfin reconnue et identifiée et ce statut ouvre maintenant à des droits.

 

Les droits des personnes âgées des résidences autonomies ne sont pas oubliés. Les seniors conservent toute leur autonomie en termes de prise de décision sur tous les sujets de la vie courante. Intégrer un établissement pour seniors ne veut pas dire être sous tutelle ni ne plus rien maîtriser. La loi ASV rappelle que l’accueil en résidence autonomie ou tout autre établissement ne peut être fait sans le consentement plein et entier de la personne âgée et que la signature du contrat d’hébergement ne peut se faire sans son aval. Les droits des seniors sont ainsi renforcés par ces précisions mentionnées dans la loi.


L’adaptation de la société à la population vieillissante est plus que d’actualité et les recherches scientifiques sur les maladies liées à l’âge font avancer le regard que l’on porte sur les personnes âgées. Dans ce contexte, les résidences autonomie permettent véritablement de donner une réponse acceptable à cette nouvelle vie de retraité.